Prévention des risques psychosociaux : l’importance du dialogue… y compris social

Rédigé le 19/10/2022

La problématique des RPS est devenue un sujet de débat récurrent (et encore trop souvent de désaccord) au sein des instances de dialogue de l’entreprise. Une des conditions pour agir efficacement sur les risques psychosociaux n’est-elle pas justement d’améliorer ce dialogue ?

Qualité du travail et du dialogue social

« Le dialogue social contribue au sens du travail et à sa qualité. Il garantit ainsi son utilité économique et sociale pour le bien commun. » (CESE, 2016)

L’importance pour les salariés de la qualité du travail réalisé et du sens qui en découle n’est plus à démontrer, et fait partie des aspects maintes fois soulevés dans les démarches de diagnostic des risques psychosociaux (RPS). L’approche de la Clinique de l’activité a mis en évidence l’enjeu majeur pour les salariés de se reconnaître eux-mêmes dans leur travail et d’exercer une forme de « pouvoir d’agir » sur leur situation professionnelle. Pour Yves Clot, professeur de psychologie du travail, la souffrance ne naît en effet pas tant de la difficulté d’une situation, que de l’impression de ne pas, ou plus, avoir les moyens de faire changer les choses, nous rendant parfois malades, tout du moins incapables de nous projeter à moyen ou long terme dans un environnement de travail.

Quel rôle, quels leviers, peuvent alors trouver celles et ceux qui représentent les salariés au sein de l’entreprise ? Qu’en est-il de leur pouvoir d’agir ? Et de quelle manière la mauvaise qualité des relations sociales est susceptible d’alimenter les difficultés éprouvées sur le terrain ?

Une étude de la Fondation européenne pour l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail a démontré récemment que les organisations dans lesquelles la communication vis-à-vis des élus du personnel et leur considération (jugement positif sur leur qualité et leur contribution) sont bonnes, sont généralement les plus performantes. Alors, comment sortir des représentations négatives et de la méfiance réciproque encore trop souvent observées ?

Développer le dialogue professionnel et managérial

Pour l’ANACT, la redynamisation du dialogue social doit notamment passer par plus de dialogue professionnel et managérial sur le travail au quotidien.

Au-delà des débats entre représentants de la direction et des salariés, ce sont en effet les lieux de dialogue sur le quotidien du travail entre collaborateurs, le management de proximité et la direction qui peuvent et doivent nourrir et contribuer au dialogue social. En somme, l’existence à différents niveaux et strates de l’entreprise, d’espaces d’échanges permettant à chacun de parler de sa vision du travail et d’élaborer des compromis visant à préserver la santé des salariés tout en maintenant/favorisant la performance de l’entreprise.

La qualité du dialogue social, prérequis du succès des démarches de prévention

Les démarches de prévention des risques psychosociaux s’inscrivent dans différents contextes plus ou moins propices sur le plan du dialogue social. En effet, les relations sociales tendues peuvent dans certains cas bloquer ou entraver les démarches de prévention des RPS qui nécessitent une coopération dans l’analyse des situations à risque et la recherche de leviers d’actions.

Alors, avant d’aborder le fond et la méthodologie d’une démarche de prévention, intéressons-nous d’abord à diagnostiquer l’état des relations entre les parties prenantes et à viser plus d’exemplarité en matière de dialogue interne !

(Source Editions TISSOT)