Dialogue social en France

Rédigé le 29/03/2024

L’IFOP a publié en ce début d’année les résultats de son sixième baromètre sur le dialogue social en France, mené entre octobre et novembre 2023 auprès de salariés, représentants du personnel (RP), chefs d’entreprises et DRH de sociétés de plus de 50 salariés. L’enquête révèle quatre observations clés :

  1. Un regain de motivation parmi les RP, avec une hausse significative de la détermination et une baisse du sentiment de déception, dans un contexte social jugé “stimulant” (réforme des retraites, inflation, etc.).
  2. Une perception des directions vis-à-vis du CSE qui reste principalement opportuniste et tendue, surtout depuis la crise sanitaire.
  3. Des élus aux mandats arrivant en fin de cycle, avec une transmission d’expérience compliquée et une nouvelle génération d’élus manquant de formation.
  4. Des critiques persistantes sur le fonctionnement des CSE, pointant un affaiblissement des RP face à la direction, des agendas surchargés et une perte d’attractivité de leur rôle.


En outre, l’image des CSE continue de s’améliorer auprès des salariés, probablement grâce à l’amélioration de la communication et des contextes mobilisateurs comme les élections professionnelles.

La qualité du dialogue social est évaluée différemment par les RP et les directions, avec des notes éloignées (5,2 vs 7,7 sur 10), reflétant une discordance sur la transmission d’informations, la confiance et la prise en compte des avis des RP.

Les préoccupations majeures des salariés et RP se concentrent sur la santé et les risques psychosociaux, les conditions de travail, et le pouvoir d’achat. Il y a un désaccord sur les solutions pour améliorer la rémunération, et peu de priorité est donnée à l’intelligence artificielle et l’environnement par les RP, souvent mal informés et formés sur ces sujets.

Quant aux attentes pour le futur, les RP souhaitent renforcer l’influence du CSE, le dialogue de proximité, recentrer les sujets abordés en réunion, améliorer l’accès à l’information et l’expertise, étoffer la formation des élus, augmenter le temps et les moyens de délégation, organiser un agenda social plus structuré, renforcer la cogestion et développer le dialogue sur la transition climatique.